Page:Abrantès - L’exilé : une rose au désert.djvu/128

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alors qu’elle devint encore plus étrange pour les personnes qui l’entouraient… mais nulle n’osait élever son regard jusque dans l’intérieur de leur noble dame. Elle faisait beaucoup de bien et était adorée dans tout le pays dont elle était maîtresse. Un soir, c’était dans l’automne, le jour avait été beau, Anna était assise devant une fenêtre. Elle lisait, mais sans regarder dans son livre ; seulement, de temps en temps, elle regardait au loin ; ses yeux souriaient au tableau ravissant qui se déroulait devant elle ; Anna abaissait ses paupières, et elle paraissait se recueillir en elle-même dans une douce contemplation… Tout-à-coup la porte s’ouvre avec bruit, un homme s’élance auprès d’Anna… elle tourne la tête, et, sans paraître étonnée de cette vue inattendue :

— Bonjour, Raymond, dit-elle en lui tendant la main, vous avez été bien long-temps dans votre promenade, je croyais que vous m’aviez oubliée !…