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Page:Abrantès - L’exilé : une rose au désert.djvu/130

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— Anna, lui dit-il, ma sœur, c’est moi, c’est Raymond.

— Oui, je vous reconnais bien, Raymond, c’est vous, c’est mon frère, mon ami, mon seul ami… ah ! comment pouvez-vous croire que je ne vous reconnaisse pas ?

Raymond s’avance, prend la main d’Anna, elle serre la sienne, lui parle avec amitié, mais sans trouble. Raymond voit que l’infortunée est tout-à-fait folle.

— Mon Anna, ma sœur, s’écrie-t-il en sanglotant avec larmes !

Il s’assied près d’elle. Il lui prend la main de nouveau, il la presse sur son cœur, il la serre avec cette tendresse fraternelle qui l’avait toujours animé, et, ne sachant plus comment parvenir à ce cœur qui paraît le méconnaître tout en le nommant, il la prend dans ses bras et la presse contre sa poitrine.

— Anna, répétait-il, Anna !

Et la belle statue demeurait immobile ; seu-