Page:Abrantès - L’exilé : une rose au désert.djvu/133

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

C’est ainsi que son pélerinage doit s’accomplir sur la terre, c’est ainsi qu’elle doit vivre et mourir. Raymond est heureux, lui, voilà son vrai bonheur ! Elle le regarde avec amour, elle cherche dans ses yeux l’expression du bonheur mais elle frissonne en voyant des larmes rouler dans ses paupières, et ses joues pâles et maigres révéler un malheur certain… Anna, tremblante, lui prend la main et lui dit :

— Mon ami, mon frère, répondez-moi !… qu’avez-vous éprouvé ? avez-vous un bonheur qui puisse me consoler de la perte du mien ? répondez à votre sœur ! qu’avez-vous ? êtes-vous heureux ?

Raymond regarde Anna quelque temps en silence ; puis, lui prenant la main, il lui dit :

— Non, je ne suis pas heureux, je suis, au contraire, bien malheureux, Anna ! j’ai une douleur qui me ronge le cœur, et dans peu