Page:Abrantès - L’exilé : une rose au désert.djvu/145

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On ouvrit la fenêtre, et le plus superbe spectacle s’offrit aux yeux de la mourante, comme pour lui dire un dernier adieu… De la hauteur où était le château, on apercevait les glaciers de Chamouny, éclairés par les premiers feux du matin, et le sommet du Mont-Blanc se colorait d’une teinte fraîche et pure, comme si l’on eût jeté sur lui des touffes de roses… La vallée demeurait dans l’ombre, mais, à mesure que le jour montait en force, la vallée s’éclairait aussi, et devenait visible avec ses torrens, ses prairies, ses chalets, et toute l’admirable décoration que la nature a donnée à ce lieu du monde plus riche[1] en beautés que tous les pays du nord, placés par la colère de Dieu sous ce degré terrible qui ne permet au sol ni la fertilité ni l’abondance.

Anna fit approcher son lit de la fenêtre.

  1. La vallée de Chamouny elle-même est sauvage, et triste ; mais celles qui l’environnent sont belles et les environs de Salanches sont ravissans.