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Page:Abrantès - L’exilé : une rose au désert.djvu/146

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— Je veux voir jusqu’au dernier moment la nature dans sa pompe, dit-elle d’une voix faible… Que le ciel est pur ! que la verdure est belle !… que ces neiges sont blanches et pures !… Que de fois j’ai admiré ce merveilleux spectacle, Raymond ! je l’ai admiré avec toi, car long-temps, mon ami, je croyais être avec vous. Que cette illusion m’a été douce !… c’était un rêve, un rapport peut-être que le ciel établissait entre nous, mon frère, et elle appuya sur ce mot comme si elle eut craint de laisser échapper son secret même dans la mort… et maintenant nous allons nous quitter, mais non pour toujours. Au ciel, nous nous réunirons ! nous aurons pour habitation ma planète chérie, Oh ! Raymond, Raymond !…

Sa voix faiblit !… ses yeux se voilèrent,… Elle prit la main de Raymond et la serra dans la sienne, en mettant dans cette action la dernière force de sa nature mourante…

— Raymond, dit-elle au désolé jeune homme,