Page:Abrantès - L’exilé : une rose au désert.djvu/15

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distrait les autres enfans lui était indifférent. L’heure de l’étude pouvait seule la faire sourire, et, même alors, les sujets les plus sérieux étaient ceux qu’elle préférait.

En découvrant une nature si généreusement dotée, Raymond voulut seconder la Providence : il demanda et obtint d’être le précepteur d’Anna. Attirée par la douceur et le charme de son esprit, l’enfant s’attacha à son maître, et lui fut dévouée comme à tout ce qu’elle aimait : le moment de sa leçon devint pour elle le plus heureux de la journée. Touché, de son côté, de l’angélique douceur de la jeune fille, Raymond s’attacha profondément à son élève, et voulut lui donner une éducation aussi remarquable qu’elle-même. Il partagea sa vie entre sa mère et elle. Elle aimait les sciences exactes, l’astronomie surtout ; il lui en facilita l’étude, et bientôt elle y fut aussi habile que lui-même.

Ce qui ravissait en elle, c’est qu’avec cette