Page:Abrantès - L’exilé : une rose au désert.djvu/198

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qui pouvait lui faire braver tous les malheurs, les embellir même ! mais peut-être aussi cet homme était-il frappé d’une infortune qui doublait pour lui une vie tout entière de malheur et de tortures ; et voilà la mienne !!! Oui, je suis rejeté de ma patrie, proscrit !… Eh bien …! ce malheur est arrivé au milieu d’un désespoir qui m’a fait chercher la mort !…

Sarah s’était arrêtée aux premières paroles du général ; appuyée contre un arbre, pâle, les yeux attachés sur lui, elle paraissait avide de chacune de ses paroles. Les dernières lueurs du crépuscule glissaient alors à travers les arbres, et venaient encore éclairer suffisamment son visage pour révéler l’expression de son âme à celui qu’elle écoutait. Alfred ne la remarqua cependant pas alors : dominé par la violence de ses émotions, il était lui-même remarquable en ce moment par la beauté de toute son expression, tant il est vrai que c’est dans l’expres-