Page:Abrantès - L’exilé : une rose au désert.djvu/208

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voir asseoir une espérance ; l’autre y voyait, sans se le dire, le bonheur de son avenir.

Bien des jours succédèrent à celui que je viens de faire connaître ; bientôt la confiance d’Alfred fut entière, Sarah connut toute sa vie passée. Elle sut comment son ami avait aimé une femme ravissante de beauté et séduisante d’esprit. Elle sut comment cette femme avait payé la passion d’Alfred par la trahison, comment un homme infâme, un ami l’avait trahi, livré au pouvoir, et enfin fait exiler pour éviter sa vengeance et demeurer paisible possesseur de cette femme, qui ne méritait en effet que l’amour d’un pareil homme. En écoutant Alfred parler de ces jours où il aimait, où il était heureux surtout… alors Sarah ressentait au cœur une souffrance aiguë ; mais elle se taisait, car Alfred n’admettait qu’une amitié sainte entre elle et lui ! Comment et de quel droit demander compte de ce bonheur dont les palpitations se faisaient encore sentir au cœur de celui qui le