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Page:Abrantès - L’exilé : une rose au désert.djvu/25

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Quoiqu’elle fût née à Milan, elle n’en connaissait que quelques rues et n’allait qu’à l’église antique de Sainte-Radegonde, parce qu’elle était près de l’hôtel de Roverella. Encore entendait-elle souvent la messe avec sa mère dans la chapelle même de la maison. Elle fréquentait aussi le jardin Brera, parce qu’elle y suivait un cours de botanique.

Et cependant elle était bien belle, Anna ! et sa coquetterie de femme devait lui faire souhaiter qu’on pût l’admirer ! Ce n’était plus une enfant au pâle et triste visage faisant craindre pour sa vie… C’était une femme dont la taille avait acquis les justes proportions d’une exquise élégance. Sans être réguliers, ses traits formaient une physionomie dont le charme était irrésistible. Son mélancolique et rare sourire, son regard voilé par de longues paupières que la faiblesse de sa vue fatiguée par l’étude la contraignait souvent de tenir baissées, ses membres délicats prenant toujours et