Page:Abrantès - L’exilé : une rose au désert.djvu/256

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le baiser était sur le front, le soir sur la main ; il y avait progrès dans l’indifférence.

Sarah fut frappée au cœur… qu’était-il donc arrivé ?… que pouvait-il y avoir, pour que son mari fut changé comme il l’était depuis trois jours ? Mais il ne l’est pas, lui disait sa raison. Est-ce donc parce qu’il sort seul et qu’il est plus long-temps absent ?… Mais le cœur de Sarah n’admettait pas cette indulgence !… il se sentait froissé, et son instinct était le plus fort !…

Infortunée, son inexpérience lui sert au moins en cela qu’elle ne voit pas les torts du mari derrière l’humeur de l’homme offensé involontairement ; et la pauvre enfant pleurait sur sa faute.

Sarah venait de rentrer dans son appartement, lorsqu’elle entendit une voiture rouler sous la voûte ; elle voulut sonner pour défendre sa porte ; mais, jugeant qu’il était trop tard, elle s’arrêta. La porte s’ouvrit, et le valet de chambre annonça M. d’Erneville.