Page:Abrantès - L’exilé : une rose au désert.djvu/28

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tique attachait ainsi une destinée future à cette lointaine étoile… C’était par suite de cette agitation d’âme, de ce besoin dévorant d’affection, qu’elle avait aussi cherché une relation de cœur parmi les plantes… Un jour, après un orage, elle trouva une touffe de belles violettes doubles arrachées de la terre et prêtes à mourir ; elle la releva, la replanta et la cultiva depuis avec soin.

— Mes violettes et mon étoile, disait l’enfant, me représentent toutes deux mon bonheur à venir. Comment le nommerai-je ce bonheur ?

Et elle souriait avec une douce innocence…

— Arthur !… Oui…mon bonheur s’appellera Arthur !… Et, de ce jour, l’étoile du nord fut plus observée qu’aucune autre de ses sœurs du midi. Si quelque nuage la couvrait, la pauvre Anna était triste tout le jour suivant… et si un orage courbait les pétales lapis de ses violettes, l’enfant pleurait !