Page:Abrantès - L’exilé : une rose au désert.djvu/29

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Mais la jeune fille remplaça l’enfant ; et pourtant l’étoile continua toujours à s’appeler Arthur, et les violettes furent aussi soigneusement cultivées… Cette dévotion profonde, ce culte à un être imaginaire ne parurent jamais insensés à Anna… Seulement elle ne souriait plus, et s’abandonnait à l’attrait qui l’entraînait vers l’infini, où l’appelait sa nature… C’était avec joie qu’elle s’élançait parmi les sphères célestes, loin du monde… La jeune fille ne trouvait là ni cette froide élégance que la société lui demandait, ni les habitudes vulgaires de cette société avec ses petites noirceurs, ses perfidies et son funeste égoïsme. C’est ainsi que sainte Thérèse naquit, avec une âme toute Dieu et tout Amour, faite pour aimer et être aimée, pour le culte du beau et du vrai !… Pour ce culte, l’Espagnole quittait souvent le monde, où elle ne trouvait aucun de ces biens, pour aller les chercher et les demander à Dieu dans ces régions où la transportait une foi