Page:Abrantès - L’exilé : une rose au désert.djvu/296

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— Pourquoi pleurez-vous ? lui dit-il enfin… Je ne vous ai rien dit, et pourtant vous avez l’air de croire à un malheur présent… avez-vous donc une certitude ?…

— Aucune, dit Sarah en levant sur lui des yeux d’un noir de velours, qui brillaient comme des étoiles au milieu des larmes brûlantes qu’elle versait sur une peine imaginaire, du moins René le lui démontra-t-il.

— Lorsque madame du Bellay dit à votre mari le malheureux mot qui devait vous éclairer sur une faute passée sans fruit pour votre bonheur à venir et troublant votre repos présent… j’ai souffert comme si ma sœur eût été atteinte par une souffrance aiguë comme celle qui vous a traversé le cœur… n’est-ce pas ?…

— Oh ! oui… j’ai bien souffert et comme on voit que vous avez souffert aussi, vous !… Vous devinez les peines du cœur !… Mais poursuivez… dites-moi quelle est cette femme ?

— Jamais ma bouche ne se serait ouverte