Page:Abrantès - L’exilé : une rose au désert.djvu/30

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vive !… elle eut des visions célestes !… Sur de telles matières il faut garder le silence lorsqu’on est sceptique ; l’incrédulité insulte à toutes les croyances et brise tous les liens !… Et cependant que nous donne-t-on à la place ?

Dès son enfance, Anna avait beaucoup de rapports avec sainte Thérèse. Comme l’Espagnole, elle avait une âme de feu, silencieuse avec les hommes, éloquente avec le ciel… C’était en présence de Dieu et des anges que l’enfant, encore toute petite, se croyait transportée… C’étaient les rêves qu’elle faisait tout éveillée… Plus tard, lorsque l’âge régla son esprit tourmenté par sa propre force, le fantastique disparut mais l’âme, toujours agitée, demeura lancée sur cette route extatique où la portait un besoin auquel elle-même n’aurait su donner un nom. C’était une vague inquiétude avec un demi-repos, qui attendaient tous deux pour se régler qu’Anna fût dominée par un sentiment exclusif, passionné, mais surtout