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Page:Abrantès - L’exilé : une rose au désert.djvu/319

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était un avenir que mon amour lui-même devait vous assurer.

— Ah ! dit vivement Alfred, ce ne fut pas la raison de la fortune qui me détermina… vous me connaissez assez pour ne pas le croire.

— Sans doute, sans doute… mais moi, qui n’avais pas comme vous la raison d’une petite fille rose et blanche, qui faisait la plus gentille maîtresse que l’exil pût vous offrir, je devais y donner mon attention et lui sacrifier même mon amour. Oh ! que je fus malheureuse ! Alfred… je crois que je me tuerais si un pareil malheur me frappait aujourd’hui…

Elle pleurait… elle détacha son masque et se releva dans le fond de sa loge. Alfred ôta également son masque et se plaça à côté d’elle en lui prenant la main. Sarah avanca doucement la tête, et put voir la figure de sa rivale. Elle était charmante en ce moment où une émotion forte, mais venant du cœur et vraie, était répandue sur elle ; elle avait une beauté positive,