elle sentait qu’elle avait enfin obtenu cet Arthur que, depuis son enfance, elle demandait à Dieu ! …
Un soir, elle était avec Raymond sur une terrasse élevée de l’hôtel Roverella, où son père lui avait fait construire un charmant pavillon qui lui servait d’observatoire pour ses études astronomiques ; naturellement pensive, Anna paraissait, plus qu’à l’ordinaire, absorbée dans des réflexions profondes. Appuyée sur le télescope, son corps à demi-penché, et sa tête soutenue par sa main, elle paraissait donner toute son attention à quelque objet invisible.
— Pourquoi donc regardez-vous toujours vers le nord, Anna ? lui dit enfin Raymond, dont les questions depuis quelques instans demeuraient sans réponse ; pourquoi ne pas étudier de préférence dans le ciel de notre belle Italie ?…
— Raymond, répondit Anna sans détourner les yeux de sa planète favorite, je vous ai