Page:Abrantès - L’exilé : une rose au désert.djvu/33

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raconté comment, une nuit, étant toute petite enfant, j’avais, en regardant au ciel, trouvé une étoile à laquelle j’avais donné un nom et attaché une pensée !… C’était celle de mon sort à venir. Cette étoile était au nord resplendissante et jeune parmi ses sœurs… Je la pris pour moi… depuis ce jour, je n’ai jamais manqué de suivre la marche d’Arthur

— Eh quoi ! s’écria Raymond en riant, car il savait l’histoire d’Arthur, c’est Arthur que vous suiviez tout-à-l’heure si attentivement ?… je croyais que vous l’aviez oublié !

— Moi ! s’écria Anna en se redressant vivement et joignant ses deux mains, qu’elle serra l’une contre l’autre en les levant au ciel… l’oublier !… moi l’oublier !… mon étoile !… mon Dieu !!…

Et la jeune fille s’arrêta en rougissant… un vague instinct de pudeur de femme lui fit craindre de parler avec Raymond de cet être fantastique, à qui l’étoile était consacrée…