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Page:Abrantès - L’exilé : une rose au désert.djvu/331

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devant Dieu et même devant les hommes, devant cette société corrompue qui ne juge que sur l’apparence… Eh bien ! devant ce tribunal, s’il sait la vérité, il vous plaindra et me maudira… mais j’accepte l’anathème… Je vous aimais avec passion, Sarah… il fallait que vous fussiez à moi… il le fallait… Pour y parvenir, voyez-vous, j’aurais pris toutes les routes, et celle du meurtre ne m’aurait pas vu reculer !…

Sarah poussa un cri.

— Silence…ne criez pas ainsi… qu’ai-je donc dit ? que je tuerais Alfred pour vous posséder ? c’est vrai… et même encore aujourd’hui, si, pour me fuir, vous persistez à suivre le plan que vous venez d’annoncer… songez-y bien, Sarah… le duel ou l’assassinat me délivreront de votre mari…

— Mais c’est pour le fuir lui-même ! je ne puis le voir après ce que je suis !… Ah ! laissez-moi, laissez-moi, par pitié, mourir au monde avant le temps !… laissez-moi dire adieu à tout