Page:Abrantès - L’exilé : une rose au désert.djvu/337

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fraîche et si odorante de naïveté qu’on respirait autour d’elle, avaient inspiré à l’homme corrompu, au libertin, des désirs qui furent éteints presque aussitôt qu’ils furent satisfaits. Un stimulant très-actif toutefois demeurait attaché à cette infortunée pour éterniser son malheur ; c’était les difficultés qu’il trouvait pour revenir à elle. Dominée par son bourreau devenu son maître, la douce victime obéissait à ce maître lorsque d’une voix rude il disait : Viens ici ! … Elle arrivait à lui, les yeux pleins de larmes, le cœur gonflé de sanglots, et, tremblante, palpitante comme la victime sous le couteau du sacrifice, elle était contrainte de subir l’horrible amour de ce serpent qui l’enlaçait de ses anneaux. — Elle tombait à genoux, et elle lui demandait grâce ! grâce !… Un jour elle crut apercevoir dans ses yeux un mouvement de pitié !… elle redoubla sa prière !

— Sarah, lui dit-il en la rapprochant de