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Page:Abrantès - L’exilé : une rose au désert.djvu/338

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lui… savez-vous que vous êtes bien belle quand vous pleurez ?…

Depuis ce jour, la malheureuse n’osait même plus pleurer devant lui et grimaçait un sourire avec les yeux pleins de larmes… Car, disait-elle, je voudrais qu’il me repoussât !…

Une pareille existence ne se peut rencontrer. Les souffrances de Sarah en vinrent à un degré que la nature ne pouvait supporter, Sarah était pâle et amaigrie, on ne retrouvait plus en elle cette jeune et belle femme, dont tout Paris admirait la fraîcheur de rose ! Deux ans auparavant, elle avait une bouche fraîche, des dents de perles, des lèvres rouges comme du corail, une peau veloutée, et des yeux dont l’émail brillant annonçait la force et révélait la vigueur da jeune femme, et de jeune femme heureuse. On voyait que ses lèvres ne s’ouvraient que pour sourire, que ses yeux ne donnaient que des regards paisibles et ne s’animaient que par l’amour ; maintenant, ses