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Page:Abrantès - L’exilé : une rose au désert.djvu/339

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lèvres pâles souriaient bien encore, mais comme par dérision et pour laisser voir ses dents, dont l’émail jauni annonçait une santé perdue. Et ses yeux, gonflés par les larmes, ne devaient plus se lever vers le ciel que pour lui demander de l’appeler à lui.

Le général de Sorcy avait aimé Sarah passionnément, et il l’aimait même encore. Cependant cet amour avait été traversé par celui de madame de Vauchamps. Cette femme aimait véritablement aussi le comte de Sorcy… une tendresse véritable est toujours partagée.

Alfred, au moment de son exil, avait été trompé sur le compte de madame de Vauchamps. Obligé de s’éloigner sans éclaircir le fait, il crut qu’elle était infidèle. Il partit avec cette conviction. Irritée d’être soupçonnée injustement, la marquise ne voulut pas se justifier… le mariage se fit !… À cette époque, Alfred avait vraiment de l’amour pour Sarah ; la passion que cette jeune et candide créature ressentait