Aller au contenu

Page:Abrantès - L’exilé : une rose au désert.djvu/369

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Demeurée seule, Sarah fondit en larmes…

— Eh quoi ! dit-elle, faudra-t-il donc toujours vivre dans cet esclavage misérable !… demeurer sous le coup incessamment suspendu sur ma tête ! mais ce n’est pas vivre cela !

La lettre que lui avait remise mademoiselle Sophie était de René ; il était moins sec et moins laconique qu’à son ordinaire : il lui demandai comment elle se portait, et voulait savoir si c’était la scène de la veille qui l’avait mise dans la nécessité d’appeler son médecin.

« Pourquoi tous ces éclats ? ajoutait-il. Si vous vouliez voir votre destinée comme je vous l’ai faite, vous seriez la plus heureuse des femmes ! — mais toujours cette haine quand je veux de l’amour ! Je ne vous demande pas de passion, elle m’ennuie, mais de l’amour, joyeux même. Laissez-vous donc aller, ne pleurez plus ; prenez de la vie ce qu’elle a de doux, et laissez aux sots ce qu’elle produit d’amer. »