Page:Abrantès - L’exilé : une rose au désert.djvu/41

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la Grèce !… il voulait porter aux Grecs des munitions, des armes, et son bras, et sa vie !

— Raymond, lui dit Anna la première fois que le jeune enthousiaste lui parla de son projet… que voulez-vous donc que je devienne si vous partez ?…

Ce ne fut pas la violence de son désespoir, la véhémence de son discours qui saisit Raymond… car la jeune fille lui dit ces paroles si simples avec une voix presque éteinte… mais, dans cette voix tremblante, dans cette pâleur qui couvrait son front, Raymond ne put se refuser à voir une douleur profonde… mais, toujours sous l’empire de cette même prévention qui le dominait, il ne vit dans la terreur d’Anna qu’une sollicitude fraternelle, et dans le cri d’une âme en détresse que la crainte d’une femme à la vue d’un danger… il fut touché de la peine d’Anna ; mais l’intérêt qui l’animait en ce moment plaçait leur affection, quant à lui, dans un rang