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Page:Abrantès - L’exilé : une rose au désert.djvu/49

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pourtant il éprouvait une inquiétude réelle sur l’état de sa sœur adoptive, et ce fut avec douleur qu’il fut contraint d’abandonner ses projets sur elle, pour suivre des intérêts dont l’exécution était d’une haute importance pour le bonheur de sa propre vie.

Anna était, en effet, triste et souffrante ; son goût pour la solitude prenait chaque jour un caractère plus marqué… Lorsqu’elle n’était pas auprès de sa mère, elle était à l’église de Sainte-Radegonde, et là, solitairement agenouillée dans une chapelle écartée, elle recevait la bénédiction du soir dans un profond recueillement ; on entendait seulement sortir, des longs plis du voile qui l’enveloppait, des sanglots et des plaintes étoufés, lorsque la prière se prolongeait au-delà du temps fixé…

Un soir, après avoir fait une lecture pieuse à sa mère, Anna descendit au jardin pour respirer un moment l’odeur des dernières fleurs de l’année. On était alors à la fin de l’an-