Page:Abrantès - L’exilé : une rose au désert.djvu/50

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née 1825 : quelques chrysanthèmes jaunes et violets diapraient encore les masses d’une verdure pâle et jaunissante ; les allées étaient comblées de feuilles sèches, qui criaient sous les pas de la promeneuse solitaire, et donnaient alors une odeur forte, particulière aux bois à cette autre époque de l’année, et dont le parfum est à la fois solennel et enivrant… il serait difficile de parler et de dire d’oiseuses paroles en marchant ainsi entourée de cette dernière parure de la nature qui se détache pièce à pièce de la couronne pour se faire fouler aux pieds… une rêverie profonde est imposée à l’âme, et c’est même sans trop souffrir alors que l’on s’arrête quelquefois sur une pensée douloureuse.

Mais, cette fois, rien ne venait alléger le poids de la triste rêverie d’Anna ; elle souffrait, et sentait en elle comme un mouvement qui la portait à fuir le lieu où elle était. Quelque malheur allait venir l’y trouver… il lui semblait