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Page:Abrantès - L’exilé : une rose au désert.djvu/52

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La pauvre enfant fondit en larmes, et des sanglots déchirans sortirent de sa bouche… Oh ! c’est que son cœur était brisé !… c’est que, depuis six jours, elle n’avait pas vu Raymond ! lui, qui depuis dix ans n’avait pas laissé passer un jour sans la venir trouver, en avait laissé écouler six sans lui donner une marque de souvenir !… Déjà, depuis quelques semaines, Anna avait eu à souffrir d’une peine inconnue jusqu’à alors à son cœur de femme. Raymond était distrait auprès d’elle, et ne donnait que des leçons inattentives ; il venait plus tard et s’en allait plus tôt !… répondait à peine aux questions de sa pauvre sœur, qui souffrit au cœur de ce changement si douloureux pour elle ; mais elle sut se contenir… Raymond ne vit sur son front plus pâle que de la souffrance, mais jamais un reproche, car elle l’aimait toujours, elle ! et la pauvre petite comprit son malheur, sans savoir ce qui la rendait malheureuse… Elle pleura, mais seule ; ne prit aucune