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Page:Abrantès - L’exilé : une rose au désert.djvu/53

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nourriture ; ne dormit plus que de ce sommeil agité qui donne la fièvre au lieu du repos… Mais ce fut son visage qui révéla tout ce qu’elle souffrait sans que sa bouche osât seulement murmurer… Ce fut alors que Raymond, frappé, malgré ses distractions, du changement d’Anna, parla d’elle au général… Voilà quel était l’état de la jeune fille, lorsque tout-à-coup Raymond cessa de venir la voir.

Couverte de larmes qui tombaient sur ses joues froides et pâles ; immobile, les yeux attachés sur l’observatoire de la terrasse, où s’étaient écoulées les plus douces heures de sa vie, Anna ne sentait pas la tempête qui venait de s’élever dans toute sa violence : les feuilles sèches tourbillonnaient autour d’elle ; les branches se brisaient sous la bourrasque, et de larges gouttes de pluie tombaient sur sa tête nue, sans qu’elle parût le sentir. Réveillée, cependant, par un coup de vent qui faillit la renverser, Anna revint à elle et retourna à la