Page:Abrantès - L’exilé : une rose au désert.djvu/54

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maison, sans toutefois trop hâter sa marche… elle trouvait une sorte de charme dans ce bouleversement de la nature : il était en harmonie avec elle-même… et puis, dans cette tempête, elle voyait une excuse pour l´absence de Raymond :

— Il aura craint de m´alarmer en sortant par ce mauvais temps, se disait-elle.

Mais ensuite elle pleurait car elle ne pouvait repousser la pensée que depuis six jours le ciel avait été bien pur !…

Tout-à-coup Anna s’arrête et tressaille !… son pied venait de heurter les débris du vase de porcelaine du Japon dans lequel étaient ses belles violettes favorites ! Ses pauvres fleurs étaient, cette fois, complètement déracinées, et le vase en mille pièces.

J’ai déjà dit qu’Anna était superstitieuse… elle l’était comme une Indienne, et, comme elles aussi, elle portait aux objets de prédilection, qu’elle marquait d’un nom aimé, une adoration