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Page:Abrantès - L’exilé : une rose au désert.djvu/58

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avait été saisie d’une joie si vive au cœur, qu’elle se sentait défaillir et trembler… et, pour trop vivre, elle ne vivait plus !… Ainsi donc elle n’était pas oubliée de ce frère qu’elle aimait tant ! Oh ! comme elle était confuse de l’avoir soupçonné !… comme elle s’en accuserait à lui-même !… À mesure que toutes ses pensées s’éclaircissaient, elle sentait la vie courir dans ses veines, plus jeune et plus active… ses mains furent moins glacées, son front moins brûlant, ses joues se colorèrent et sa bouche put sourire !…

En un moment, elle redevint la joyeuse jeune fille de l’année précédente.

— En vérité, ma mère, dit-elle en prenant un ananas confit pour le couper par tranches, Ramond a deviné votre goût !… aussi vous serez la première à juger de la bonté de son beau présent… Mais pourquoi n’avoir pas écrit en l’envoyant ?…

— Ah ! mon Dieu ! j’oubliais, dit la mère…