Page:Abrantès - L’exilé : une rose au désert.djvu/59

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il y a un billet pour toi… j’ai oublié de te le donner.

— Vous avez une lettre pour moi, et vous ne me la donnez pas, ma mère !…

Et Anna tendait une main tremblante, tandis que l’autre tenait à peine le fruit à moitié coupé. Mais la mère ne pouvait trouver le billet perdu dans les plis de son couvre-pied.

— Enfin la voilà cette lettre ; dit la mère en la donnant à la jeune fille, qui la saisit aussitôt et l’ouvrit !… mais, à peine en eût-elle lu les premières lignes, qu’elle devînt fort pâle, ses yeux fixes s’arrêtèrent sur cette feuille terrible qui lui disait la mort… et elle tomba sur une chaise, laissant échapper de ses mains la lettre, le couteau et le fruit à peine coupé.

Dans ce moment la porte s’ouvrit… c’était son père… Incapable de soutenir sa présence dans un pareil moment, elle rassembla ce qui lui restait de forces, ramassa la lettre de Raymond, et, s’élançant rapidement hors de la