Page:Abrantès - L’exilé : une rose au désert.djvu/63

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notre bourreau de chaque jour, mails il ne donne pas la mort… Ce serait un bien… et, quand le malheur vous a choisi pour victime, il faut bien souffrir !… et vivre !…

Le silence qu’elle était contrainte de garder était peut-être la plus cruelle de toutes les peines qui lui brisaient le cœur !… c’est une si puissante consolation que de pouvoir montrer la profondeur de l’abîme de souffrance dans lequel on est tombé !… On souffre tant qu’on espère en la pitié de l’ami qui vous écoute ; on croit qu’il vous dira comment s’endorment ces douleurs qui donnent la mort !… Oh ! l’amitié, et l’amitié confiante, n’aurait-elle à nous donner que ce seul bien, l’espérance de moins souffrir, elle serait encore un grand bien pour nous !…

Mais Anna était seule !… seule au monde !… sa mère était mourante… son père !… son père ne la comprenait pas… la pauvre enfant était de nouveau orpheline, entre une mère et un