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Page:Abrantès - L’exilé : une rose au désert.djvu/65

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Anna courba la tête sous la parole de l’homme que, depuis son enfance, elle était habituée à respecter comme l’interprète de Dieu. Seulement elle demanda la permission de confier son secret à sa mère… Il lui fallait parler de Raymond… car ne plus parler de lui, ne plus le voir !… ne plus prononcer son nom ! c’était la mort !…

— Non, dit le prêtre, votre mère vous aime, elle est faible… elle vous bercerait et endormirait dans un lâche repos… Ma fille, il faut, au contraire, vous lever et combattre !… vous le devez à vous-même, à votre propre dignité !… Raymond n’est-il pas votre ennemi ?…

— Mon ennemi !… Raymond !…

— Ne vous a-t-il pas trompée ?…

— Lui ! jamais ! C’est ma propre folie qui m’a perdue !… mais Raymond ne m’a jamais parlé d’amour.

— Eh bien ! donc, alors il est coupable de dureté envers vous, et jamais il ne vous aima, même d’amitié…