Page:Abrantès - L’exilé : une rose au désert.djvu/73

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Elle passa la nuit en prières pour obtenir de Dieu la force nécessaire pour supporter le lendemain… il y avait trois mois qu’elle n’avait vu Raymond !

En apprenant son retour, la pauvre infirme fut toute joyeuse. C’était pour elle un fils rentrant sous le toit maternel… C’était le frère d’Anna, il est étrange qu’elle aussi… elle, si bonne mère… elle n’ait jamais eu que cette pensée…

C’est une puissante protection contre la faiblesse du cœur que la conviction d’être digne de sa propre estime dans l’âme d’une femme noblement née… Anna le prouva. Et, lorsque le lendemain Raymond entra dans la chambre de sa mère, il ne trouva que la jeune fille qu’il avait élevée, heureuse de son retour, mais les tortures de son âme demeurèrent voilées devant celui qui les causait.

Il n’en fut pas ainsi de l’altération de ses traits, qu’elle ne put lui cacher. En la voyant si