Aller au contenu

Page:Abrantès - L’exilé : une rose au désert.djvu/74

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

pâle et si maigre, Raymond fut alarmé, car il aimait Anna !… Il attacha sur elle le regard du cœur, et sa crainte redoubla… Il crut voir qu’une peine profonde la conduisait à la tombe, et que la sienne pouvait se refermer sur elle avant qu’elle n’eût vingt ans.

Il en parla à la pauvre infirme… Elle aussi n’avait que trop remarqué ce terrible changement…

— Mais comment cela ne serait-il pas ? lui dit-elle : elle passe auprès de moi une partie des nuits… mon état la désole… son père est absent… peut-être pour toujours… Oh ! Raymond…je vous recommande Anna ! elle est votre sœur… ne l’oubliez jamais…

— Jamais ! s’écria Raymond avec feu… jamais !…

Anna s’était éloignée pour donner quelques ordres. Lorsqu’elle rentra, Raymond la fixa d’un œil plus rassuré… il comprenait parfaitement les causes données par madame