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Page:Abrantès - L’exilé : une rose au désert.djvu/77

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— Elle disait à présent, avec une douce émotion : Il sera là demain !

— Bientôt, en effet, une nouvelle vie commença pour Anna. Cette vie était heureuse, malgré les vives inquiétudes qu’elle éprouvait, parce qu’une vive affection est un appui contre toute infortune ; mais cette vie trop active brûlait et dévorait son sang. Son âme allait tout entière s’unir à celle de cet homme qu’elle aimait, comme on aime dans un premier amour qui devait être l’unique de la vie d’une femme comme Anna… Quelquefois elle attachait son regard sur le sien… Alors il se perdait, se fondait dans son âme !… c’était une fascination à laquelle rien ne venait donner l’éveil… Anna s’endormait dans son bonheur… accablée par les douleurs qui l’avaient précédé, et trop pure ensuite pour rien craindre d’elle-même, elle ne demandait à la sécurité et à ce silence qui l’enveloppait que de la laisser dans l’état où elle était ! pauvre fille, pauvre abusée ! comme si