Page:Abrantès - L’exilé : une rose au désert.djvu/76

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long-temps à vous devoir toutes ses joies, vous le savez.

Raymond sortit ; mais qu’importait à Anna ? il était revenu, il était à Milan, il venait de passer toute une soirée avec sa famille adoptive… comme avant l’événement qui le lui avait enlevé. Mais tout-à-coup Anna tressaillit et fut affectée par une vive douleur… c’est que, seulement en ce moment, elle venait de penser à cette femme que Raymond avait ramenée avec lui, comme pour mettre une barrière entre lui et ses amis ; dans sa joie de revoir Raymond, Anna n’avait vu que lui, et maintenant encore, malgré cette vision, il était pour elle comme l’espoir du reste de sa vie. Cette chambre de malade, ordinairement triste et sombre, venait de s’éclairer d’un jour tout lumineux aux paroles de Raymond. Non seulement les souvenirs renaissaient aussi doux, mais l’espérance venait tout embellir, et si elle avait dit avec les larmes du regret :

— Il était là !…