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Page:Abrantès - L’exilé : une rose au désert.djvu/84

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tant, à Missolonghi, pour la cause de la foi et de la liberté. »

Le général avait toujours été un tyran pour tous les siens ; mais telle était la nature angélique de ces deux femmes, qu’elles pleurèrent leur père et leur mari avec des larmes dont la vérité rendait quelques vertus, à l’homme qui inspirait de tels regrets. Il était le père d’Anna… c’était lui qui, pendant vingt-six ans, lui avait prêté son appui et sa protection… Non seulement sa femme le regretta vivement, mais, déjà marquée comme devant faire partie du troupeau condamné à partir cette année, elle subit sa sentence quelques semaines après, et Anna se vit orpheline avant d’avoir déposé le deuil de son père.

Anna demeura donc seule sur la terre… elle se voyait dans un isolement qui lui semblait plus odieux que la mort. Raymond lui répétait en vain qu’il était et serait toujours son frère, son meilleur ami… Anna frémissait