Page:Abrantès - L’exilé : une rose au désert.djvu/94

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

ciel si beau, sous lequel je suis née, sous lequel j’ai vécu malheureuse !… mais aussi bien heureuse !… car, pour oublier Raymond, il me faut oublier toute ma vie.

Le père Jean aimait Anna, il voulait la guérir ; mais, pour accomplir cette œuvre, il n’employait pas les bons moyens, et brisait d’une main malhabile ce qu’il aurait fallu dénouer ; il comprit néanmoins que le départ d’Anna était une condition voulue pour atteindre le but, et lui-même fixa le jour et l’heure où l’orpheline, à qui il ne restait plus qu’un ami et une patrie, les quitterait tous deux pour aller vivre seule dans une terre étrangère…

Le soir qui précéda son départ elle demanda à Raymond de l’accompagner dans une promenade qu’elle voulait faire jusqu’à Monza. Ils y furent en calèche découverte ; le temps était admirable, comme il peut l’être en effet en Italie, vers le milieu d’un beau mois de mai.