Page:Abrantès - L’exilé : une rose au désert.djvu/93

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que je ne souffrirais plus… j’ai prié… eh bien ! j’ai toujours souffert !… je ne veux plus prier… laissez-moi, laissez-moi, vous dis-je… si je meurs, eh bien ! je mourrai en aimant Raymond, en le lui disant : je veux…

— Silence ! cria le moine d’une voix tonnante… silence, femme, silence !… encore une de ces paroles qui souillent vos lèvres chrétiennes, et je vous maudis au nom de Dieu !

Il leva le bras, et Anna pétrifiée pousse un cri et tombe de nouveau à ses genoux en tendant vers lui ses mains… Les momens de délire étaient courts, mais le réveil était affreux !…

— Eh bien ! je partirai… je prierai… je ne veux rien de Raymond… je ne veux de lui ni malheur ni bonheur ! mais laissez-moi le fuir, laissez-moi quitter Milan et aller chercher le repos dans un lieu où j’espère le trouver, laissez-moi quitter l’Italie même… son