Page:Abundance - La Guerre et le débat entre la langue, les membres et le ventre.djvu/23

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Par devãt luy iayme mieulx oeufz couuer
Que deſtre plus ſubiect a telle taſche
Ie congnois bien que autremẽt il ne tache
Qua nous deſtruire on boit ſans varier
Touſiours eſt preſt a nous contrarier
¶Ie le craindz tant que noſz dire pic
Pour luy rauis & ab hac et ab hic
Car ſil neſt plain ie nay point de repos
Ie trompe lung lautre ie prendz au bric
Soit de trauers ou de crac ou de cric
Riens ne meſchappe ſil me vient a ꝓpos :
Pource ie dy mes amis mes ſupotz
Sur luy conuient mettre prouiſion
Ou nous ſommes tous a perdition.
¶Ce papelard il ha deux gaudiſſeurs
Auecques luy qui ſont grans rauiſſeurs
De tous les biens que ie puys amaſſer
Ie nentendz point ſilz ſont ſes ſeruiteurs
Ses officiers ou ſes redebiteurs
Mais non obſtant veullent tout embraſſer
Lung eſt le gouſt eſt qui me fait tracaſſer
De ca de la tant que tout meſtourdiſt
Lautre eſt la gueule qui tout biẽ engloutiſt
¶Ces deux mignõs noꝰ tiẽnẽt a maĩ forte
Premier le gouſt eſt qui garde la porte
Et veult ſcauoir qui entre la dedens
Sur terre na choſe quon ny apporte
Pain : vi : poiſſõ : chair viue freſche & morte