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DISCOURS
DE  M. MÉRIMÉE,

PRONONCÉ DANS LA SÉANCE PUBLIQUE DU 6 FÉVRIER 1845, EN VENANT PRENDRE
SÉANCE À LA PLACE DE M. CH. NODIER.
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Messieurs,

Vos suffrages m’imposent un difficile devoir. Vous entretenir de la perte que vous avez faite, c’est vous montrer tout ce qui me manque pour la réparer. Mais je ne me préoccupe pas en ce moment d’une comparaison trop dangereuse. Ma seule crainte est de ne pas louer assez dignement un homme qui a laissé parmi vous des souvenirs ineffaçables.

Je dois vous retracer la vie de M. Nodier. Quel sujet plus attrayant, quelle tâche plus simple en apparence ? Sa vie, souvent il nous l’a racontée dans ses ouvrages. Qui ne se rappelle ces épisodes touchants de notre histoire contemporaine, ces aventures étranges où il s’est plu à se mettre en scène ; ces grands morts d’un autre âge évoqués par

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