Page:Académie française - Recueil des discours, 1860-1869, 1re partie, 1866.djvu/251

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Mais lorsque les délibérations des chambres se portaient sur quelque importante loi d’intérêt social ou d’organisation administrative, la Chambre des pairs prenait sa revanche. Là se trouvaient en présence beaucoup d’hommes expérimentés, formés à différentes écoles, habitués à étudier la société sous ses faces diverses, accoutumés à la langue des grandes affaires. De cette réunion sont sortis les travaux les plus précieux. L’administrateur comme le jurisconsulte ne trouveront nulle part une explication plus sûre des lois de cette époque que dans les discussions de la Chambre des pairs et dans les rapports qui les ont préparées. Je crois n’être que juste en attribuant une part de l’honneur, qui en est revenu à cette chambre, au président dont la haute expérience était si bonne à consulter et si souvent consultée, et qui dirigeait les débats avec tant d’intelligence et de loyauté.

Il n’intervint personnellement dans ces débats que deux fois : une première fois sur un projet de loi de responsabilité ministérielle, et la seconde fois sur un article de la loi des finances de 1836 qui supprime les jeux publics pour l’avenir. Son intervention dans ce débat fut utile, et il faut lui en savoir gré. Les hommes d’affaires à courte vue voyaient dans cette suppression une innovation téméraire qui substituerait inévitablement des maisons de jeu clandestines à celles que l’administration autorisait et sur lesquelles elle exerçait une surveillance largement payée. L’orateur rappela qu’aucun établissement de cette nature n’existait avant 1789, et que le parlement savait discerner et punir avec rigueur les jeux clandestins ; que quelques établissements s’étaient ouverts à la faveur du désordre administratif des premières années de la Révolution ;