Page:Académie française - Recueil des discours, 1860-1869, 1re partie, 1866.djvu/250

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comme dans son discours contre le droit d’aînesse ; tantôt les principes les plus purs de la tolérance religieuse et un profond sentiment de respect pour la vie humaine, comme dans le discours contre la loi du sacrilège. — Mais ses efforts et ceux de tant d’hommes distingués qui combattaient avec lui, ne purent empêcher que l’on ne commit les fautes prévues par M. le duc de Richelieu, et que, contre ses prévisions, le temps et les moyens ne manquassent pour en arrêter les conséquences.

M. Pasquier était demeuré étranger à la révolution de Juillet. Il n’avait eu aucun rapport avec M. le duc d’Orléans, devenu lieutenant général du royaume. Il éprouva donc quelque surprise lorsque ce prince lui fit offrir la présidence de la Chambre des pairs ; il hésita longtemps et finit par l’accepter.

II comprit, avec son tact habituel, les devoirs que lui créait cette position qu’il n’avait pas recherchée. Cette révolution, sans descendre bien bas dans les profondeurs de la société, devait cependant faire prévaloir des tendances nouvelles ; un esprit plus démocratique allait pénétrer dans les conseils du gouvernement ; l’autorité de la Chambre des députés devait s’en accroître. Le président de la Chambre des pairs ne songea pas un instant à engager une lutte d’influences. Ce n’est pas qu’il ne pût trouver parmi ses collègues de grands politiques, des orateurs éloquents ; je n’aurais pas besoin de jeter les regards bien loin de moi pour m’en convaincre. Dans l’occasion, ils ne se sont fait faute d’exprimer leur pensée sur les plus hauts intérêts de leur pays. Néanmoins c’est ailleurs que venaient retentir les échos tout-puissants de l’opinion publique.