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Page:Académie française - Recueil des discours, 1860-1869, 1re partie, 1866.djvu/253

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publique, au conseil d’État, au comité de l’intérieur, le brillant orateur à la tribune, lui donnant cet éloge qu’il avait été un des plus utiles entre les meilleurs citoyens, comme un des plus illustres entre les plus savants ; enfin c’est avec une vraie et pénétrante éloquence qu’il rappelle les derniers moments de cette belle vie et le deuil universel qui suivit cette mort.

Mais la présidence de la Chambre des pairs lui imposait d’autres devoirs.

De la révolution même qui avait appelé le duc d’Orléans au trône, était sorti un grave procès que la cour des Pairs devait juger : l’accusation pour responsabilité politique contre les ministres qui avaient contre-signé les ordonnances du 27 juillet. Ce fut le premier d’une longue série de procès qui, chaque année à peu près, obligèrent la chambre à se constituer en cour de justice ; car la Providence a voulu que les entreprises les plus subversives de tout ordre légal fussent tentées contre un gouvernement qui s’est attaché à ne jamais violer aucune loi ; que des attentats répétés fussent commis contre la vie d’un roi qui résistait autant qu’il était en lui à l’exécution des sentences capitales les mieux justifiées ; enfin qu’au sein d’une administration aussi remarquablement honnête qu’éclairée, il se soit trouvé un fonctionnaire accessible à la corruption, et que ce fonctionnaire ait été un des plus hauts personnages de l’État.

La cour des Pairs avait déjà été réunie sous la Restauration ; on avait cherché plusieurs fois à régler par une loi sa compétence et la forme de ses arrêts. On avait échoué devant la difficulté du sujet. Cette tâche ne fut pas reprise. La cour, à l’occasion de chacune des affaires qui lui étaient déférées,