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Page:Académie française - Recueil des discours, 1860-1869, 1re partie, 1866.djvu/268

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Le sérieux, de votre pensée, rélévation de votre talent vous appelaient légitimement, et vous ont appliqué de bonne heure à la discussion des affaires publiques dans nos assemblées délibérantes. Vous y avez porté, pendant de longues années, dans les situations diverses que vous y ont faites les naturelles vicissitudes des gouvernements constitutionnels, dans la variété des travaux législatifs qu’y a embrassés, sans exception, l’activité consciencieuse, la compréhension facile et nette de votre esprit, la même droiture de raison, la même fermeté de langage, et ce qui est la condition de l’une et de l’autre, la même intégrité de caractère. Je ne crois pas m’écarter du point de vue littéraire qui me convient en remarquant que votre constant attachement pour la liberté et pour l’ordre, votre application à les préserver, tour à tour, de leurs mutuels empiétements, qu’une fidélité à vos engagements politiques qui n’excluait pas, dans l’occasion, les réserves, les résistances d’une honnête indépendance, que ces dispositions morales dignes de grande estime, ont profité heureusement à la dignité, à l’autorité croissante de votre parole.

Vous en avez surtout usé, on serait ingrat de l’oublier, pour atteindre à des résultats pratiques, d’un effet immédiat sur le bien-être et le bon ordre du pays. Nous les possédons aujourd’hui, fiers, à juste titre, du grand mouvement imprimé à nos travaux publics, de nos chemins de fer, de nos routes, de nos canaux, de nos ports, du fonctionnement régulier de nos services financiers et administratifs ; nous en jouissons, mais comme on jouit souvent d’autres avantages, sans faire la part légitime du passé dans notre reconnaissance, sans nous rappeler assez que ce sont autant de conquêtes