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Page:Académie française - Recueil des discours, 1860-1869, 1re partie, 1866.djvu/283

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vous avez si dignement racontée, l’image trop imparfaite que, d’après vos récits et mes propres souvenirs, d’anciens déjà et chers souvenirs, j’ai essayé moi-même de retracer ? Ne témoignent-elles pas bien éloquemment des étroits rapports d’estime et d’affection qu’ont entretenus ensemble, pendant de longues années, l’Académie et l’homme illustre dont elle vous appelle à occuper la place ?

Elle l’a possédé longtemps sans partage ; les loisirs que lui avaient faits les révolutions et l’âge nous l’avaient donné tout entier. Nous devrons vous partager. Monsieur, avec ce Barreau, que vous rapprochiez tout à l’heure de l’Académie par l’analogie de hautes situations sociales maintenues, sans altération, à travers l’inconstance des temps ; de ce Barreau, si riche en talents, à qui nous vous avons emprunté, et qui, par vous et plusieurs de nos confrères avant vous, a contracté avec notre compagnie une sorte d’alliance. Tant d’intérêts qui ont placé en vous leur confiance, les devoirs qui vous ont été conférés avec la première dignité de votre Ordre, vous y rappelleront souvent. Mais là encore. Monsieur, en ajoutant chaque jour à votre juste considération, vous travaillerez à accroître celle de l’Académie, et par les exemples répétés des mérites sévères qui caractérisent votre parole, vous servirez utilement les lettres.