Aller au contenu

Page:Académie française - Recueil des discours, 1860-1869, 1re partie, 1866.djvu/293

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

procurer les ressources dont il a besoin, et bientôt il peut réunir, avec leurs surveillantes, vingt-cinq enfants longtemps jugés incurables, dans une maison de charité qu’il appelle du nom propice de Bethesda. Peu à peu l’établissement s’est agrandi, et il renferme aujourd’hui cinquante-cinq petites filles affligées de ces maux repoussants qui ont cessé d’être désespérés. La tenue de la maison, les résultats obtenus, ont excité l’admiration des visiteurs éclairés dont nous avons les témoignages. Il semble désormais qu’en présence de ces infirmités cruelles, la charité et la science avaient pris à tort le découragement pour l’impuissance.

Mais le bienfait ne pouvait demeurer restreint aux enfants d’un seul sexe. Chaque jour, on demandait place pour de jeunes garçons également infirmes. À eux aussi, il fallait un lieu de soulagement, d’éducation et de paix. Siloé est le nom de la piscine nouvelle que le ministre de l’Évangile a consacrée à cette œuvre de régénération physique et morale, et Siloé s’ouvre non loin de Bethesda[1].

Telles sont, Messieurs, les bienfaisantes institutions que rassemble la modeste commune de Laforce. Des témoins dignes de foi ont rapporté une impression profonde de ce qu’ils ont vu, et tous sont d’accord pour attribuer l’œuvre commune d’une charité collective à l’impulsion d’un seul homme. Lui seul anime encore ce qu’il a créé. Celui-là sans doute n’a pas besoin de récompense, et l’amour des hommes ne prend le nom de charité que lorsqu’il se sanctifie par l’amour de Dieu. C’est donc comme témoignage d’estime écla-

  1. Voyez Jean, IX, 7 et 11.