Page:Académie française - Recueil des discours, 1860-1869, 1re partie, 1866.djvu/336

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à couronner, Jeannette Nayroud[1], Joséphine et Péronne Fontaine[2]. Celle-là a fondé une communauté pour soulager les malades nécessiteux de son canton ; elle les soigne elle-même et y sert depuis vingt-quatre ans. Celles-ci ont consacré toute leur petite fortune, c’est-à-dire 30,000 francs, à la création d’un hospice déjà meublé de vingt-deux lits, et où elles aussi servent comme sœurs de charité.

Quatre autres saintes filles de diverses parties de la France, ont mérité une distinction bien plus précieuse que nos médailles ; elles sont toutes qualifiées dans les rapports qui nous sont arrivés de sœurs de charité libres, Françoise Béchu, de Saint-Jean de Bournay (Isère)[3], manchote de naissance et d’abord domestique chez un pharmacien, y apprend assez de médecine pour pouvoir organiser un service médical gratuit au profit des malades pauvres ; elle persuade à trois de ses nièces, à vingt autres jeunes filles, de s’y dévouer comme elle s’y est dévouée elle-même pendant trente-quatre ans : elle achève sa carrière en recueillant chez elle deux idiotes infirmes, et le maire de sa commune nous demande, avec des instances réitérées, d’appeler la gratitude publique sur celle qu’il nomme « la providence des indigents et de plus la providence de l’administration municipale ».

Jeanne Boy, de Gramat (Lot)[4], doit également le surnom de mère des pauvres que lui ont décerné ces conci-

  1. De Chamoux (Savoie), âgée de soixante-quinze ans.
  2. De Rumilly (Haute-Savoie), âgée de cinquante ans.
  3. Dite sœur Françon, âgée de soixante-treize ans.
  4. Âgée de cinquante-cinq ans.