Page:Académie française - Recueil des discours, 1860-1869, 1re partie, 1866.djvu/363

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faire, vous engager à aider l’Académie dans l’accomplissement de ses fonctions. Signalez les actes de dévouement qui vous sont connus ; dites quels sont les pieux sacrifices, les charités infatigables que vous avez rencontrés çà et là ; faites que nous ayons à choisir entre un nombre chaque jour plus grand et plus divers de bonnes actions. Les solennités du genre de celle qui nous réunit aujourd’hui sont des manifestations de la force morale de notre société, et plus la société y prend part, non point seulement par son approbation, mais par son attention, par sa curiosité, plus elle y coopère, si je puis ainsi parler, plus elle en augmente l’utilité. Nous souhaitons que les prix de vertu se popularisent ; nous allions presque dire, pour nous servir d’un mot en crédit, qu’ils se décentralisent, et ce n’est pas sans un vif plaisir que nous avons vu que l’académie des sciences et belles-lettres de la ville d’Aix avait pu aussi, grâce à la fondation d’un de ses concitoyens, décerner un prix de vertu[1], et le décerner, comme nous décernons les nôtres, à quelqu’un qui ne savait pas l’avoir mérité. La bonne condition, en effet, de nos prix de vertu, c’est qu’ils n’étonnent personne, excepté celui qui les reçoit.

(i)

  1. Rapport présenté par M. de Seranon, avocat, sur le prix de vertu fondé par M. Rambot, pour l’arrondissement d’Aix.