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Page:Académie française - Recueil des discours, 1860-1869, 1re partie, 1866.djvu/412

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évêque, ses vertus, ses controverses, son éloquence, la manière dont elle s’est formée, les passions qu’elle combat, l’auditoire quelle a devant elle, sont étudiés avec sagacité. Mais sent-on Chrysostome revivre dans cette étude ? L’admiration du critique est-elle aussi éloquente que ses recherches sont exactes et variées ? Conserve-t-il, dans notre langue, à l’orateur qu’il nous représente, cette imagination qui charmait la Grèce asiatique ? A-t-il cet éclat, ce coloris d’expression nécessaire à l’effet et presque à la substance des pensées qu’il reproduit ? On ne peut le dire. L’ouvrage, exact et intéressant par les recherches, n’a pas assez d’admiration mêlée à la critique et assez de verve dans le langage. Mais, comme la probité du savoir et la fermeté du jugement sont un grand mérite, l’Académie décerne une des secondes médailles du concours à l’auteur de cette étude, M. Paul Albert, professeur de rhétorique au lycée de Dijon.

D’autres noms encore, d’autres talents sont donnés à nos concours par l’Université. L’Académie a volontiers accueilli sous de tels auspices un livre d’usage pratique, et non d’érudition, mais qui rentre dans la pensée première du fondateur de ces Prix. Les Mémoires d’Antoine, par M. Antonin Rondelet, professeur de philosophie à la faculté des lettres de Clermont-Ferrand, offrent un exemple heureux de cet enseignement du bon sens et de la conscience éclairée que Franklin rendit célèbre et populaire par quelques excellents écrits. On y voit en action tout ce que la conduite et le travail peuvent donner d’aptitude intelligente, de succès croissants, et enfin de bien-être assuré à un jeune ouvrier qui s’élève dans son état en faisant toujours son devoir. Très-simple dans les incidents, familier dans les détails, l’ouvrage est noble par